La Roche-sur-Yon / Parcs et jardins

Un jardin au milieu des tours

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Les bénévoles du jardin partagé Golly et la Ville de La Roche-sur-Yon ont reçu le premier prix départemental "Paysage de votre commune" dans la catégorie "Démarche collective", ce jeudi 14 novembre.

Assise sur le banc, elle a d’abord lorgné le manège des jardiniers. « Je faisais de la broderie avec une voisine... Et on m’a proposé une petite parcelle de terre. » Paulette a saisi la bêche, il y a quatre ans. Du jardin Golly, la dame de 90 ans en connaît maintenant toutes les essences. « Ici, on ne fait pas que planter… »

Bottes aux pieds, Yves confirme. Dit qu’il « aime la terre », forcément. « Mais la rencontre avec l’autre », encore plus. « Ici, le collectif est cosmopolite ». Guinéen, Congolais, Marocains, Portugais, Russe et « purs Yonnais » - appuie Jean-Aimé - s’enracinent. Jean-Aimé, justement, se souvient des débuts du jardin partagé : « Avant, nous étions rue Gutenberg, un peu cachés. Depuis 2014, avec l’implantation impasse Didot, l’endroit est en plein cœur de la cité. C’est la nature en ville. »

Un coin préservé où poussent les légumes et grandissent les arbres fruitiers. Dans la cabane, les outils bien alignés. Au mur, les plannings des permanences. Preuve de l’organisation bien rodée. « On est présent tous les samedis matin », rappelle Noël. L’occasion de croquer dans les goyaves du Brésil ou les fruits des arbousiers. De se réchauffer avec un thé ou un café, aussi. « On se met autour de la table. On se concerte et on planifie les tâches. On échange sur les futures plantations. » Celles qui garniront le « rectangle » collectif. Pour les petits carrés, le choix est laissé à chaque binôme de jardiniers.

Des idées plein la brouette

La trentaine de passionnés a des idées plein la brouette. « On a réservé une parcelle pour les produits exotiques ». Les épinards du Congo y côtoient les cacahuètes et les gombos. Le poste de compostage, lui, a trouvé sa place à l’entrée du site, l’an dernier. « On travaille en partenariat avec l’association Graine d’ID et les serres municipales. »

Le lien est aussi cultivé avec l’école Jean-Yole et le centre de loisirs Golly. « Ils viennent semer au printemps », révèle Yves, le référent des petits écoliers. « Ils arrosent et ils récoltent. C’est une fierté pour eux. » Ce « jardin au milieu des tours » est leur coup de cœur à eux, les bénévoles. « Moi, j’ai appris le jardinage sur le tas, en écoutant ceux qui savaient, rappelle Noël. Et puis, je me suis aguerri. »

Jean-Aimé balaie du regard la parcelle. « Il va falloir attendre pour passer la tondeuse. » Patienter, aussi, jusqu’au fleurissement printanier. « Les fleurs sont tellement belles ici », souffle Paulette. Elles ont forcément tapé dans l’œil du jury « Paysage de votre commune ». « Ce premier prix départemental, c’est une belle surprise pour nous », glisse Noël. « C’est qu’on a fait du bon boulot », peut se satisfaire son compère Jean-Aimé. Du travail de la terre... et du cœur, surtout. « S’il n’y avait pas les légumes, ce ne serait pas grave... »

Le concours Paysage de votre commune

Le concours « Paysage de votre commune » est la déclinaison vendéenne du label « Villes et villages fleuris ». Il est organisé par le Conseil d’architecture d’urbanisme et de l’environnement (CAUE) de la Vendée. L’objectif de cette action est de valoriser les communes et les particuliers qui œuvrent pour un cadre de vie de qualité. C’est le caractère pédagogique du site et la cohésion de la trentaine de bénévoles du collectif Golly qui s’y activent quotidiennement qui ont retenu l’attention du CAUE dans l’attribution du prix.