Italie du Sud

Les ruines du temple de Paestum

Hubert ROBERT (1733-1808)
Les ruines du temple de Paestum, 1773

Aquarelle et lavis sur papier - H. 42,9 x L. 62,5 cm

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Hubert Robert témoigne de la fascination de la seconde moitié du XVIIIe siècle pour l’Italie. Lors de leur « Grand Tour », voyage initiatique à travers toute l’Europe, artistes et intellectuels se rendent sur les sites de Pompéi et Herculanum, redécouverts à partir de 1748, et visitent les temples de Paestum, au sud de la Campanie. Une véritable « anticomanie » s’empare dès lors de toute l’Europe. Parfait exemple de l’architecture hellénistique, ces temples influencent profondément les théoriciens du néoclassicisme qui prônent un art prenant pour modèle la pureté et la beauté antique.
Hubert Robert fut le grand peintre français des ruines au Siècle des Lumières. À partir de 1754, il séjourna longuement et à plusieurs reprises en Italie. Il en ramena de nombreux dessins réalisés sur place, constituant un répertoire de sujets qu'il exploita toute sa vie. Ses représentations sont marquées par la disproportion d’échelle entre les architectures et les personnages contemporains qui les animent. Pour réaliser son sujet de prédilection, le paysage de ruines, il combine plusieurs motifs tirés de ses carnets à dessins. Ajoutant de la végétation et des personnages à ses ruines fantaisistes, il crée une vision poétique, loin de la simple reconstitution archéologique. Homme des Lumières, Hubert Robert témoigne des préoccupations de son temps avec des œuvres teintées de mélancolie, voire de nostalgie. Par la démesure des monuments, il oppose le caractère intemporel et immuable de l’architecture antique à la vie humaine éphémère. Les quatre personnages situés au premier plan des Ruines du temple de Paestum, paraissent ainsi bien insignifiants face à l’architecture grandiose du temple de Neptune à Paestum, témoin d’une grandeur passée.

San Gio e Paolo Roma

Auguste CONSTANTIN (1790-1842)
San Gio e Paolo Roma, 1808

Lavis brun sur papier - H. 20,7 x L. 17,5 cm

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Auguste Constantin a exercé durant vingt ans des activités d’architecte au service de l’extension de Paris. Issu d’une famille de marchands d’art, proche des milieux artistiques et intellectuels de la Révolution et de l’Empire, il se forme dans l’atelier de Percier et Fontaine, architectes officiels de Napoléon Ier, avant de s’installer à son compte en 1821. Il se lance alors dans la carrière d’investisseur-bâtisseur et participe à la construction de nouveaux quartiers comme celui de La Nouvelle-Athènes et de Saint-Georges. Ses nombreuses constructions personnelles ont largement disparues, victimes du changement de goût.

Les dessins conservés par le musée ont été réalisés à l’occasion de son voyage d’étude en Italie en 1808. Si ces croquis sont l’occasion pour le jeune architecte de mettre en pratique son apprentissage et de compléter sa culture classique, il n’hésite pas à prendre quelques libertés avec la réalité pour accentuer le pittoresque et les effets dramatiques des monuments et paysages, en plaçant des ombres arbitraires, de petits personnages ou encore quelques touches de végétation. Ses travaux, d’une grande fraicheur, témoignent de l’attrait exercé par les beautés de l’Italie sur les artistes du XIXe siècle, de la grandeur de son architecture antique à ses paysages baignés d’une lumière éclatante.