Campagnes

Au XIX^e siècle, le paysage devient progressivement un genre autonome, détaché de tout prétexte historique. Les artistes concentrent leur réflexion sur le rendu de phénomènes atmosphériques, comme dans cette œuvre de Perrassin, artiste peu connu originaire de Cambrai. Le musée possède treize huiles sur papier de cet artiste, essentiellement des paysages, dont cette vue d’une rivière au soleil couchant discrètement animée par la présence de la barque d’un pêcheur. L’atmosphère orageuse et chargée est le prétexte à travailler des tons roux et une lumière cuivrée.
Alexis Perrassin fut l’élève de Paul Delaroche et de François Marius Granet. Il débute au Salon en 1850 et y expose jusqu’en 1870 avec des vues de Venise, le plus souvent à la gouache et au dessin et des intérieurs de Catalogne.

En 1849, le développement de la voie de chemin de fer reliant Paris à Melun favorise la venue de peintres à Barbizon, village à proximité de la pittoresque forêt de Fontainebleau.
Les artistes de l’École de Barbizon, dont le chef de file est Rousseau, participent à la révolution esthétique qui se joue autour de l’art du paysage au XIX^e siècle : alors que les peintres présentaient auparavant des paysages imaginaires, souvent recomposés en atelier à partir de plusieurs paysages, les peintres de Barbizon peignent des lieux qu’ils connaissent et fréquentent. Ils se plaisent à immerger leurs spectateurs au sein de forêts et de sous-bois idylliques, comme dans cette œuvre où Perrassin met en scène une clairière ensoleillée où des taches de lumière viennent égayer les feuillages. Alors que l’industrialisation et l’urbanisation progressent rapidement au milieu du XIX^e siècle, les paysages choisis offrent des vues d’une nature préservée et harmonieuse, appréciée par leur clientèle, essentiellement citadine.

Le musée de La Roche-sur-Yon conserve 13 huiles sur papier de cet artiste.

Élève du peintre Delaroche, Perrassin a réalisé de nombreux paysages qu’il se plaît à plonger dans une atmosphère romantique. Parmi les œuvres conservées par le musée, Cavalier et écuyer est la seule à être un paysage historique, traversé par deux personnages en tenue. Le véritable sujet de Perrassin reste la percée de la lumière.
Ce paysage au coucher du soleil, arpenté par deux personnages en costume médiéval, un cavalier et son écuyer, est peut-être une évocation de la quête de Don Quichotte et Sancho Panza.