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Elle publie sa première traduction à la Série Noire

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Portrait de Flavia Robin, Yonnaise et traductrice

C’est peu dire que la jeune Yonnaise Flavia Robin vit entourée de livres. Lectrice de romans anglo-saxons pour Gallimard et les éditions Fleuve, elle est également conseillère dans une librairie anglophone parisienne et traductrice.

Cette ancienne élève du collège Haxo et du lycée Pierre-Mendès France vient de publier à 27 ans sa première traduction d’un roman américain, dans la plus prestigieuse et la plus célèbre collection de polars en France, la Série noire. Pour un coup d’essai, c’est un coup de maître.

Lycéenne, c’est au cours d’un voyage scolaire à Londres que Flavia tombe amoureuse de cette ville et se promet d’y revenir plus longuement. Quelques années plus tard, après une licence d’anglais à l’université de Nantes, elle s’installe dans la capitale britannique pour une année d’Erasmus et un master 1 en littérature anglaise. Ensuite, c’est un master 2 spécialisation traduction d’édition à Orléans et un stage de six mois chez Gallimard comme assistante d’édition. « On m’a déconseillé de faire un stage chez un grand éditeur, mais j’ai bien fait de ne pas écouter et de suivre mon envie. »

Une fois diplômée, elle débute sa collaboration avec la Série noire et lit pour eux des ouvrages anglo-saxons non traduits en français. « J’ai lu le roman de Bryan Reardon, Finding Jake, pour Gallimard. À la lecture de mon compte-rendu, la Série noire a décidé de le publier et de me confier la traduction », explique Flavia Robin. Et voilà comment la jeune Vendéenne consacre plusieurs mois à traduire ce roman américain, dans son appartement parisien, dans le train et au domicile de ses parents à La Roche-sur-Yon, où elle revient régulièrement. « Je vis à Paris pour des raisons professionnelles, mais je reste profondément yonnaise. »

Simon Connolly est homme au foyer et père de deux adolescents, Jake et Laney. Un jour, le quartier paisible où il vit s’agite soudainement. Dans le lycée de ses enfants, l’un des élèves vient de tirer sur plusieurs camarades de classe, avant de se donner la mort. Les survivants dont Laney et les blessés sont peu à peu évacués, mais Jake est introuvable. Il était le seul copain du tireur. Est-il victime, complice, coupable ? Où est Jake ? Simon Connolly veut comprendre. Ce roman noir allie le suspense et l’émotion pour s’achever dans un final prenant.(Jake de Bryan Reardon, traduction par Flavia Robin. Série noire – Gallimard – 350 pages)

 

Combien de temps pour traduire ce roman de 350 pages ?
« Six mois de travail entre la traduction elle-même, les relectures et les corrections. »
Des difficultés particulières ?
« Pas vraiment, la langue de Reardon est assez simple et fluide. Le plus difficile est l’adaptation pour un lecteur français quand le roman fait référence à des sports, des usages culturels, des films ou des séries peu ou pas connus en France. »
Des projets ?
« Je viens de signer le contrat de traduction du second roman de Bryan Reardon, toujours pour la Série noire. »
Un conseil pour devenir traducteur ?
« Bien maîtriser la langue que l’on traduit évidemment et rester “traductrice“. Je veux dire par là que l’on reste au service du style, du rythme, des choix de l’auteur. On organise un pont entre deux langues, c’est passionnant. »