Environnement et transition énergétique

« Il faut agir vite »

La Ville de La Roche-sur-Yon et l’Agglomération s’engagent en faveur de la transition énergétique. État des lieux avec Anne Aubin-Sicard, première adjointe au maire en charge du développement durable et de la transition énergétique.

Anne Aubin-Sicard, première adjointe au maire en charge du développement durable et de la transition énergétique

Qu'est-ce que la transition énergétique pour une croissance verte ?

« Il s’agit de l’un des volets de la transition écologique qui doit nous permettre de construire un nouveau modèle de croissance économique et sociale, plus respectueux et moins impactant pour l’environnement.
La transition énergétique doit ainsi permettre de passer d’un système énergétique jusqu’alors fondé sur la production et l’utilisation d’énergies fossiles, épuisables et polluantes, à un nouveau système basé à la fois sur la sobriété énergétique et le développement d’énergies vertes, propres et renouvelables.
 »

Pourquoi la Ville et l'Agglomération ont-elles décidé de s'engager ?

« En tant qu’institutions publiques, nous devons montrer l’exemple et nous avons une co-responsabilité quant à l’avenir des générations futures. De plus, la loi sur la Transition énergétique de 2015 nous fixe des objectifs à atteindre : d’ici 2030, réduire de 40 % nos émissions de gaz à effet de serre par rapport à 1990, diminuer de 30 % notre consommation d’énergies fossiles (gaz, pétrole) et porter à 32 % la part des énergies renouvelables dans notre consommation. »

Quelle est la stratégie mise en œuvre ?

« Il s’agit d’une stratégie transversale mobilisant l’ensemble de nos politiques publiques, pour les mettre à la fois au service de la transition écologique et de la transition énergétique. Il s’agit aussi d’une stratégie partenariale jouant l’ouverture et la synergie avec les acteurs clés du territoire (publics, privés, y compris associatifs).
Elle repose sur deux piliers : d’une part, agir prioritairement sur les secteurs à la fois les plus consommateurs d’énergie et les plus pourvoyeurs de gaz à effet de serre responsables du réchauffement climatique, à savoir le patrimoine bâti et les transports, et d’autre part, informer, sensibiliser et accompagner en matière d’efficacité énergétique.
 »

Comment la Ville et l'Aggomération s'engagent-elles ?

« Sur le patrimoine bâti privé, les aides à la rénovation énergétique de l’Agglomération ont été renforcées, en particulier en direction des publics les plus modestes.
Un état des lieux des 250 000 m2 de bâtiments a été dressé en 2015 sur le patrimoine de la Ville et de l’Agglomération. Le constat est sans appel : un taux de vétusté de l’ordre de 70 %. En conséquence, un vaste plan de rationalisation, de modernisation voire de reconstruction a été établi, le tout accompagné d’un plan de performance énergétique renforcé, de telle sorte que nos bâtiments deviennent, si possible, autonomes voire producteurs en énergie.
Sur le volet transport, l’Agglomération a voté un Plan global de déplacements avec pour objectif de développer une mobilité pour tous respectueuse de notre environnement. Un Plan cyclable est ainsi en cours de réalisation entre La Roche-sur-Yon et les communes de l’agglomération, avec 53 kilomètres supplémentaires à horizon 2020.
 »

Comment La Roche-sur-Yon se situe par rapport à la réglementation ?

« Nous sommes aujourd’hui, pour nos bâtiments neufs, au-delà de ce qu’exige la réglementation thermique en vigueur et dans l’anticipation de la RT 2020. Concrètement, le nouvel atelier-garage du Centre technique mutualisé est un bâtiment à énergie passive. En ce qui concerne le nouveau Dojo, l’école Pont-Boileau, le futur complexe aquatique, au-delà d’être aussi économes que possible en énergie, ces équipements en produiront également grâce à leurs toitures recouvertes de panneaux photovoltaïques.
La puissance installée sur nos bâtiments est ainsi en passe d’être multipliée par cinq depuis 2014 et le déploiement des autres énergies renouvelables multiplié par dix d’ici à 2022.
 »

Quelles actions ont été mises en place...
... pour la réduction des gaz à effet de serre ?

« En matière de déplacements, nous avons mis en œuvre une politique en faveur de la mobilité électrique, récompensée par un trophée des territoires électro-mobiles dans la catégorie des collectivités de 50 000 à 100 000 habitants. Nous avons développé avec le Département les aires de covoiturage, déployé les itinéraires piétons et cyclables (carrefour des Trois Ponts, rue Monge, boulevard de l’Industrie…), généralisé en centre-ville le double-sens cyclable, publié une
carte des déplacements piétons, étendu les aides à l’acquisition de vélos (électriques ou non) pour les personnes en situation de handicap et pour les familles. En avril dernier, nous avons été l’une des premières collectivités de France à
voter l’indemnité kilométrique vélo (IKV) pour les agents de la Ville et de l’Agglomération.
Avec notre délégataire de transports, la RATP, nous avons développé de nouvelles lignes de bus vers les communes, déployé l’e-TPMR (véhicule électrique à destination des personnes à mobilité réduite), la navette électrique de centre-ville et nous avons été le deuxième réseau de transport urbain de France à signer avec l’ADEME la Charte Objectif CO2. Au vu des réductions d’émissions obtenues, un autre prix, le Trophée objectif CO2, nous a ainsi été décerné début 2017.
Nous avons également été retenus par l’ADEME, début 2018, parmi six structures (collectivités et entreprises) à l’échelle régionale, pour travailler sur l’autopartage de flottes de véhicules. Objectifs : étudier les possibilités de développement d’une telle opération et être accompagné pour une mise en œuvre. Un plan d’action sera proposé en fin d’année.
Une réflexion est en cours à l’échelle du territoire communautaire avec notre prestataire de collecte des déchets et le SyDEV pour équiper une partie de nos bennes à ordures ménagères d’une motorisation au GNV (Gaz naturel véhicules). Rappelons que le changement de calendrier de la collecte à l’échelle de l’Agglomération en 2017 a permis de réduire la flotte de dix à sept bennes.
 »

... pour la réduction de la consommation énergétique de l’éclairage public ?
« La généralisation des LED est devenue la règle et la modulation de l’éclairage public le principe. Agir sur l’intensité lumineuse nous permet ainsi de conjuguer sécurité des personnes et protection de la biodiversité. La requalification de la zone Acti Sud à La Roche-sur-Yon nous a d’ailleurs permis de mettre en place un système d’éclairage intelligent et piloté, en route vers la smart city, et jusqu’alors jamais mis en œuvre dans aucune zone d’activité. Et puis, certains de nos candélabres ont aujourd’hui une double vocation, d’éclairage et d’alimentation des véhicules électriques : les fameuses "City charges" expérimentées pour la première fois à La Roche-sur-Yon en partenariat avec Bouygues Énergie, Enedis et le SyDEV, et dont la commercialisation a été lancée lors du dernier salon des maires. »

... pour la lutte contre la précarité énergétique ?
« Nous avons instauré depuis 2015 le Service local d’intervention pour la maîtrise de l’énergie (Slime) en lien avec de nombreux acteurs : SyDEV, Conseil départemental, bailleurs sociaux, acteurs associatifs. L’idée ? Améliorer le repérage du public en situation de précarité énergétique et mieux l’accompagner socialement, mais aussi techniquement, par une sensibilisation aux éco-gestes et la remise de kits d’économies d’énergie et d’eau. Au-delà de ce dispositif pérenne, l’action “Civigaz” s’est achevée. Menée en partenariat avec GRDF et FACE Vendée, elle a permis à de jeunes ambassadeurs de la transition énergétique en service civique de se déplacer à domicile pour sensibiliser les Yonnais à la sécurité des installations gaz et aux économies d’énergie. »

... pour l’information et la sensibilisation du public ?
« La Fête de la mobilité durable, vitrine de toutes les mobilités propres, anime tous les deux ans depuis 2015 la place Napoléon. Nos conseillères en mobilité et en énergie partagée sont à la disposition des communes de l’agglomération. Nos partenaires incontournables sont aussi mobilisés à nos côtés : l’Espace info énergie et son rallye annuel de l’énergie ou encore l’Adile et son éco-logement pédagogique à La Vigne-aux-Roses, sans oublier le rôle d’animation de
l’Agglomération au sein du Plan de déplacements interentreprises (PDIE), qui ne cesse d’attirer de nouvelles structures et de proposer de nouvelles solutions de mobilité propre.
 »

Quels sont les autres projets ?
« Dans les semaines à venir, une cinquantaine de vélos à assistance électrique supplémentaires vont être proposés à la location par le réseau Impulsyon. La Maison du Vélo va être inaugurée, rue des Halles, conjointement à l’accueil du Tour de France. En juillet aussi, la station Gaz naturel véhicules (GNV) de La Chaize-le-Vicomte sera  opérationnelle, au service de flottes de véhicules publics et privés.
Après la reconversion du site d’enfouissement des déchets de Basse-Barbonte en ferme photovoltaïque, opérationnelle depuis décembre dernier et exploitée par Vendée énergie, nous attendrons la réponse de l’État pour la transformation similaire de l’ancienne décharge de Sainte-Anne. Et bien sûr, débutera à l’automne la construction de notre Plan climat air énergie qui, je l’espère, mobilisera beaucoup d’énergies individuelles et collectives dans l’agglomération ! »

Contact

Direction Environnement, développement durable, paysages
La Roche-sur-Yon Agglomération

02 51 05 57 79